Aujourd’hui, c’est le 24 décembre, la veille de Noël. John, un homme d’une trentaine d'années, va comme chaque année faire ses courses dans son supermarché préféré pour préparer le repas du réveillon. A la fête, il y aura ses parents, ses grands-parents, sa sœur et son beau-frère, et bien sûr, son fils Virgile.
Au magasin, c’est la foule. Il n’est que 9h30, mais la moitié des rayons sont déjà vides. John se dépêche donc d’attraper une caddie et de filer à l’intérieur du magasin. Au menu ce soir, dinde farcie, pommes de terre macaires, et condiments aux légumes. Une fois le tout acheté, retour à la maison avec des sacs remplis pour cuisiner et commencer à dresser la table.
18h30 Tout le monde est arrivé. La faim commence à se faire sentir chez tous les invités. Mais dommage pour eux, ils vont devoir encore attendre pour manger ! John est parti, seul. Tout le monde s’inquiète et se demande ce que peut bien faire leur hôte dehors à cette heure de la soirée et en plein hiver où la température ne dépasse guère les -2°C ! A peu près une demi-heure plus tard, un bruit vient de l’entrée. C’est John qui est revenu. Mais il compte bien repartir aussitôt, mais cette fois-ci, accompagné de ses invités.
- N’oubliez pas votre veste, votre bonnet et autres protections car il fait extrêmement froid dehors !
- Mais enfin ! s’indigna mamy Suzette ( la maman de John ). Quelle idée de sortir par ce froid glacial !?
- Tu verras bien ! lui répondit son fils avec un clin d’œil.
Virgile semblait très enthousiaste, et avait l’air de très bien comprendre ce qui se passait et pourquoi son père faisait sortir toute la famille.
Son géniteur alla dans la cuisine, ouvrit le frigo, et s’empara d’une dizaine de récipients de conservation qu’il fourra dans un énorme sac, le même qui lui avait servi un peu plus tôt dans la journée lorsqu'il était au supermarché. Il prit ensuite, dans une armoire, un deuxième sac. Il prit son fils et l’installa sur ses épaules. Le voilà donc parti avec un enfant de 9 ans sur les épaules et 2 sacs encombrants dans les mains, suivi du reste de la troupe composée des invités.
Quelques heures plus tôt…
La demi-journée d’école de Virgile vient de se terminer, et son père est là pour le récupérer.
- Ça s’est bien passé, mon grand ?
- Oui papa !
- Qu’est-ce que vous avez fait aujourd’hui, à l’école ?
- On a fait des animations de Noël, des ateliers, et on a parlé du partage et de l’esprit de fête, de solidarité.
- C’est bien tout ça !
Ils montèrent ensemble dans la voiture, attachèrent leur ceinture et démarrèrent.
- Zut ! dit John lorsqu'ils furent arrivés au bout de la rue.
- Qu’est-ce qu’il y a ?
- Il y a des travaux ! On va devoir passer par un autre chemin.
Ils roulèrent donc pendant quelques minutes, mais dans des rues inconnues pour les deux garçons. Au bout d’un moment, Virgile se colla à la fenêtre pour observer quelque chose plus attentivement.
- Papa, papa ! s’écria-t-il. Regarde ! Il y a des gens là-bas ! continua-t-il en montrant du doigt un abri en bois ! Et il y a des chiens aussi ! Oh, papa ! Regarde comme ils ont l’air tristes ! On peut s’arrêter pour aller les voir ? S’il te plaît ! Aller, tu veux bien ?
- Mais pourquoi veux-tu aller voir ces gens ? On ne les connaît même pas !
- Mais papa ! Regarde ! Ils ont froid, et... et on dirait qu’ils n’ont rien à manger. S’il te plaît ! Arrête-toi !
John, qui voyait que son fils le suppliait, s’arrêta donc. Ils descendirent alors tous les deux et s’approchèrent prudemment de l’abri.
- Pourquoi est-ce qu’ils sont tous tristes ? demanda Virgile.
- Eh bien... lui répondit son père. Je crois qu’il s’agit de personnes sans abri qui se sont réfugiés ici.
- Oh !
Virgile était triste.
- Mais papa ! l’implora-t-il. On ne peut pas les laisser là, dans le froid, sans nourriture ! Et regarde ! Leurs chiens sont maigres ! Papa ! On doit les aider !
John envoya un sourire compassionnel à son fils, et lui répondit :
- On va les aider ! Je te le promets !
- Oh, merci papa !
- Mais il va falloir attendre encore un peu. Il faut que je prépare tout ! Vois-tu, je crois que je sais comment on va les aider !
Virgile sauta de joie.
Ils rentrèrent chez eux, et commencèrent à faire les préparatifs.
Retour à l’instant présent…
John, Virgile et leur famille arrivèrent devant un abri en bois où se tenaient plusieures personnes ainsi que leurs chiens.
Le sourire de Virgile s’élargit encore plus en regardant ce qui se trouvait devant lui : l’abri en bois, bien évidemment, mais surtout, un grand sapin qui se dressait devant lui. Voilà pourquoi son père était parti un peu plus tôt dans la soirée. Il était heureux. Son père avait tenu sa promesse ; il avait aidé ces gens démunis. Mais ce n’était que le début ! John sortit d’un des 2 sacs, des boules de Noël à suspendre, des guirlandes, et un jeu de lumières fonctionnant à piles. Tout le monde se mit au travail, et le sapin fut décoré, petit à petit, jusqu’à ce qu’il ne reste plus qu’à disposer l’étoile au sommet de l’arbre. John prit son fils qui détenait l’étoile en main, et le plaça debout, sur ses épaules, pour qu’il puisse terminer la décoration du sapin. Une fois cela fait, on entreprit d’allumer les éclairages disposés tout autour de l’arbre. Tout le monde fût émerveillé. Mais le meilleur restait encore à venir ! On ouvrit le second sac, et chacun entreprit de distribuer équitablement la nourriture. Tous se mirent à déguster avec empressement le délicieux repas qui était proposé, et fêtèrent ensemble Noël.
A minuit, on se souhaita un Joyeux Noël, et on mangea la bûche faite de chocolat, fruits rouges, et recouverte de crème glacée et de petites décorations de Noël.
Voilà un très bel exemple de l’esprit de Noël.
Il est vrai qu’au pied du sapin, il n’y avait aucun cadeau, mais si on s’approche un peu plus, on verra un présent magnifique qui vaut plus que tous les paquets du monde : des gens démunis et des chiens qui avaient faim, se trouvaient maintenant en présence de personnes les ayant aidés en leur apportant un délicieux repas de fête, et ayant confectionné expressément pour eux un magnifique sapin, symbole de partage, de solidarité de bienveillance et d’esprit de Noël !
Linda Magnetta 3GT1.
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