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Une heure de trop

00h55. Je suis en retard. Je me dois d’être de retour chez moi dans moins de cinq minutes si je ne veux pas être privée de sortie. A 15 ans, ce serait dommage. Qu’est-ce que je ne donnerais pas pour rester une heure de plus ? Rien, sans doute.


Lorsque je m’apprêtais à sortir, mon meilleur ami (l’hôte de la soirée) m’appela.


- Tu t’en vas déjà Bella ? Il te reste pourtant encore une heure avant de repartir !


Je regardai l’heure à l’horloge du salon : 23h55. Impossible. Il y a sûrement quelqu’un qui a remonté les aiguilles, me dis-je, afin que la fête dure plus longtemps. Je regardai cette fois-ci l’heure à ma montre (là, c’est sûr que personne n’a pu y toucher), ainsi que sur mon téléphone, mais les deux m’indiquèrent la même heure que l’horloge, même si, j’étais certaine que non, il y a à peine deux minutes. Même si j’avais du mal à y croire, c’était comme si le temps avait été remonté. Je pouvais alors rester une heure de plus ! Néanmoins, je sentais que ce n’était pas bien que je reste là. C’était comme si quelque chose au fond de moi savait que je devais rentrer maintenant. Je restai tout de même. J’allai donc rejoindre le reste des invités, bon nombre étant déjà saouls, malgré leur jeune âge. Mon inquiétude concernant l’heure se dissipa, si bien que je n’y pensais quasiment plus. J’étais contente d’avoir pu rester un peu plus longtemps, même si une heure ça passe relativement vite.


Une fois qu’il fût vraiment l’heure pour moi de m’en aller, je fis un au revoir général, sortis, et m’engageai sur le sentier – un raccourci donc – pour rentrer chez moi. Si ce sentier avait été éclairé, on aurait pu remarquer que j’étais blême. Comme il faisait extrêmement sombre, et il était difficile de voir dans l’obscurité. Je ne me sentais pas très rassurée. J’avais même un peu peur. Je fis abstraction de tout cela et avançai d’un pas mal assuré.



Au bout de quelques minutes de marche, j’entendis un craquement. Mes mains se crispèrent, mais je continuai mon chemin en marchant un peu plus vite. J’essayai de me rassurer en me disant qu’il s’agissait très certainement d’un petit animal inoffensif ou bien le fait que je marchais sur des feuilles mortes et des branchages.


Perdue dans mes pensées, je ne fis plus guère très attention à là où je mettais mes pieds, et trébuchai sur une racine d’arbre. Ma respiration s’accéléra et mon rythme de marche également, une fois que je fus relevée.


Lorsque j’eus parcouru plus ou moins la moitié de mon chemin, un deuxième craquement se fît entendre. A ce moment-là, très précisément, je vis une lueur rouge se dresser devant moi. Mon sang ne fît qu’un tour. Je tentai de reprendre mon calme en me disant que j’avais peut-être un peu trop bu moi aussi, mais à mesure que la lueur rouge grossissait, je vis des flammes, pareilles à celles de l’Enfer, tout autour de moi, et je me sentis attirée vers les profondeurs de la terre...


Linda Magnetta 4GT1


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